Dana Schutz

Flasher

En 2012, j’ai réalisé un tableau intitulé Flasher. Je voulais faire un tableau qui donnait l’impression d’être à l’envers, pour qu’on puisse voir le langage derrière sa réalisation, mais aussi les coutures et les dessous. Le tableau montre une femme qui a une attitude exhibitionniste, mais qui porte un pantalon vraiment rouge. J’ai toujours considéré ce pantalon comme presque… comme un pantalon à haute performance! J’ai déjà eu une prof de dessin qui portait un étonnant pantalon rouge et tout le monde était amoureux d’elle. J’avais l’impression que le sujet pouvait avoir… presque un visage qui se replie sur lui-même. Quand on réalise un portrait, on se pose des questions sur la manière de faire ce visage ou ce qu’il devrait être. Je voulais que le sujet soit complètement pressé contre la surface de la toile, avec peut-être une légère vibration dans le visage, comme s’il était dans une position très vulnérable. Et j’ai pensé qu’il pouvait ressembler à un requin, ou au dessous d’un requin, à une raie, tout le tableau pouvait donner l’impression d’une raie… C’est le genre d’associations auquel je pensais quand j’ai commencé ce tableau. Il y a des outils à l’intérieur de la veste, des outils qu’on trouve habituellement dans l’atelier. Comme les ciseaux pour couper la toile. Ce tableau a été pour moi le premier à ouvrir ma manière de peindre; le geste est devenu important pour moi. Dans les tableaux précédents, ça avait toujours à voir avec le matériau. Cette sorte de fracture, ou trait de pinceau… Je pense que je voulais inclure l’espèce de vitesse qu’il y a dans un tableau; et je voulais aussi que le geste reste là, comme en suspens dans l’air.